Climat : d'inattendues contraintes

Le changement climatique ouvre un monde d'incertitudes. Après la canicule de 2003, une interprétation journalistique raccourcie des propos des scientifiques nous avait promis de tels étés une année sur deux. On sait aujourd'hui que le millésime est resté une exception, et c'est tant mieux. Mais on sait aussi que nous serons confrontés dans le futur à d'autres épisodes comparables, plus fréquents, et il faut s'y préparer.

Toutefois, ce qui pose question pour l'instant, d'un point de vue climatique,est l'hiver record que l'on vient de connaître, supérieur de plus de 2,5 degrés aux « normales ». Ce qui est bienvenu concernant la facture de chauffage, mais moins du côté de certaines cultures (voir page 4) ! Là encore, un hiver ne fait pas le suivant. L'an dernier, le marché des primevères, qui semble le plus fragilisé actuellement, n'avait pas été aussi chahuté, et rien ne dit que les leçons de cette année soient immédiates et définitives.

Quand on pense adaptation à notre futur climat, on pense surtout ligneux : on sait que les arbres devront affronter des températures plus chaudes et que toutes les espèces actuellement utilisées ne pourront pas le supporter. C'est pourquoi nous avons organisé, au Salon du végétal, et en partenariat avec les organisateurs et Plante & Cité, une conférence sur la palette végétale et les changements climatiques (à lire dans une prochaine édition). Force est de constater que, de manière plus inattendue, annuelles et bisannuelles sont aussi touchées. « Climato-dépendant », notre secteur va devoir s'adapter à une contrainte peu prévisible à long terme. Ce qui a toujours été le cas, mais va aller en se renforçant. Une gageure...

PAR PASCAL FAYOLLE